Trop d’amour est un spectacle bilingue franco-portugais, où une vieille dame, jouée par une jeune femme, s’empare du plateau pour nous raconter sa vie. Dans une forme énergique, rythmée et musicale, elle va faire le bilan, et retraverser tous les événements qui l’ont marqué. Un spectacle cabarétique qui mêle le politique et l’intime, un récit en forme de puzzle où le personnage principale retrace son histoire, de sa naissance à sa vieillesse, son parcours de femme, de mère, de grand-mère, entre la France et le Portugal.
Conceiçao traverse pendant la pièce les épisodes de sa vie qui l’ont marquée durablement. Elle s’adresse, en français et en portugais, à sa petite fille, représentée par le public.
Il est avant tout question de transmission. La vieille dame est jouée par une jeune femme, comme si c’était la petite fille qui avait repris à son compte les histoires de sa grand-mère, et les racontait à son tour.
Le personnage principal de la pièce, c’est le récit qui se déploie. La passation a lieu – de femme à femme, d’une langue à l’autre, de génération en génération – de l’autrice à la comédienne et de la comédienne au public.
La pièce constitue un voyage, un bilan, mais surtout un grand cri de colère. C’est une révolte, une douleur profonde qui pousse Conceiçao à raconter, à répéter, à marteler ces histoires.
Le récit permet de se redonner de la dignité, de se faire justice. La question des mots, du langage et des langues devient vitale.
La pièce est duo entre un batteur et une comédienne : un grand récit par petites touches, par couches successives, une épopée déstructurée. Un portrait en puzzle d’une femme qui a traversé la vie. Qu’est-ce qu’elle en retient ?
C’est le portrait en creux d’une famille, une réflexion sur la transmission: de génération en génération, qu’est ce qui transperce, qu’est ce qui se transforme ? Comment l’immigration bouleverse-t-elle la structure de la cellule familiale, à tous les niveaux: géographique, économique, mais aussi intime ?