Attention, dimanche 9... Écriture Fraîche!
Mises en lecture par l'ESCA à 16h et 19h
Mises en lecture par les élèves du STUDIO ESCA (Ecole supérieure de Comédien.nes par l’Alternance)
16H
MARRAINES – un conte de plastique –
de Théo Perrache
Mise en lecture Baptiste Znamenak
Avec
Victor Lalmanach, Maxime Lambert, Rosa Pradinas et Milena Sansonetti
Le texte
Marraines – un conte de plastique – est un texte sélectionné par les comités de lecture du Théâtre de La Tête Noire, de La Comédie de Caen et Textes en Cours. Il s’agit d’un projet d’écriture et de mise en scène né d’un laboratoire de recherches collectives à cinq autour des contes. Cette collaboration a d’ailleurs abouti à un autre spectacle, DATA, un conte de silicium, écrit par François Rey. Théo Perrache fait partie de la Compagnie Facettes, groupe d’explorations artistiques destiné à créer ses propres spectacles. Les fonctions artistiques des membres de la Compagnie Facettes sont fluides : auteur.rice, metteur.euse en scène ou comédien.ne selon les projets.
Qu’est-ce qui a bien pu arriver à Britney Spears ?
Elle était pourtant assise dans sa loge au 17ème étage de la Britney Spears Agency. Le tournage de son dernier clip sur le toit du studio va bientôt commencer. La tornade Brenda se déplaçait progressivement en direction de la ville quand tout à coup, la star internationale a disparu.
L’auteur -Théo Perrache
En sortant de la faculté d’arts du spectacle de Lyon, je poursuis ma formation au Conservatoire de théâtre de Saint Etienne. Je travaille en parallèle avec la compagnie Le Souffleur de Verre en tant que service civique, comédien et assistant à la mise en scène sur Des hommes qui tombent de Marion Aubert mis en scène par Julien Rocha. J’écris et mets en scène quatre projets dans le cadre de ma formation : Mami Wata’s ; Poissonnerie ; Vivarium et Carcasse. Dans mon écriture, je m’intéresse notamment à la pop culture et à la télévision. Je m’affaire à mettre de la fiction et de la magie dans le réel pour inventer les contes et les créatures d’aujourd’hui. En 2019, je suis reçu au compagnonnage théâtre de Lyon (GEIQ). Je travaille entre autres avec le Collectif Bis ; Locus Solus ; Marie Pierre Besanger (cie Bottom Théâtre) sur Gretel et Hansel de Suzanne Lebeau ; Christian Duchange (cie L’Artifice) sur Comme si nous… L’assemblée des clairières de Simon Grangeat.
Note de mise en lecture
Il fallait tenter d’explorer l’univers de la Pop Culture dans son ambiance viscérale et mangeuse d’âmes. Comment cette machine, avalant tout sur son passage, gobe ses victimes, petit à petit, en s’enfonçant dans les abysses. À travers ce texte il fallait que je trouve le bon ton, comme une forme de palette colorimétrique, afin de faire surgir l’essence caricaturale et féérique de l’œuvre. Le but n’étant pas de donner l’image d’une star en recherche de renouveau et de gloire, mais plutôt de rentrer dans les viscères du fonctionnement du star system. La nécessité qui me pousse à défendre l’imaginaire de ce texte est d’inviter les spectateur. rices à contempler ce naufrage qu’est la recherche de pouvoir à travers les yeux malicieux des hôtes qui l’habitent. Si tout doit s’arrêter pourquoi continuer à tenter de perdurer dans le temps ? Perdurer dans le temps pour s’éteindre ? Alors perdurer pourquoi ?
19H
MONICA
De Gabrielle Magdelaine
Mise en lecture Marie-Camille Le Baccon (apprentie de 3è année)
Avec Ayse, Branwen Corbett, Abigaëlle Janssens-Rivallain, Lilea Le Borgne et Louise Saillard Rezaire
Le texte
16 janvier 1998 : à la veille de la plus célèbre allocution du 42ème Président des Etats-Unis, Bill Clinton, une jeune femme se retrouve enfermée dans une chambre du Ritz de Washington. Originaire de Californie, stagiaire à la Maison Blanche, elle a vingt-cinq ans et se nomme Monica Lewinsky. En une journée, elle passera de parfaite inconnue, figure candide et amoureuse, à maîtresse de l’homme le plus puissant du monde. Son prénom prendra un parfum de scandale, à jamais lié à l’affaire qui lui colle encore aujourd’hui à la peau. Piégée par sa collègue Linda, qui officie pour le compte des Républicains en pleines élections de mi-mandat, espionnée par le FBI, scrutée par les journalistes du monde entier et abandonnée par le président de la première puissance mondiale, Monica est le symbole même d’une démocratie qui perd la tête. Cette pièce raconte le moment de bascule dans la vie d’une femme américaine et de l’Amérique toute entière du point de vue de la première concernée, dont l’affaire porte tristement le nom : Monicagate. Une pièce-chorale et sororale pour retourner le stigmate avec humour.
L’autrice – Gabrielle Chapdelaine
Gabrielle Chapdelaine est une autrice dramatique et scénariste québécoise. Formée à l’École Nationale de Théâtre du Canada, elle a écrit une quinzaine de pièces de théâtre jouées au Canada, aux États-Unis, en France et en Allemagne. Pour la télévision, elle a collaboré à la série Les Invisibles, adaptation québécoise de la série française Dix pour cent. En 2018, Gabrielle Chapdelaine reçoit le Prix Gratien-Gélinas pour sa pièce Une Journée. Également traductrice, elle a traduit des pièces de théâtre de l’anglais au français. Elle travaille actuellement sur son premier long métrage.
La mise en lecture
En découvrant MONICA, je me suis souvenue de mon expérience de lecture de Una Donna Sola de Franca Rame et Dario Fo. La pièce italienne, parue en 1977, mêlait farce et tragédie, ironie et sarcasme, amour et harcèlements et traitait déjà de l’enfermement physique et psychique. Ma lecture de MONICA s’est faite en écho à cette autre pièce. Deux discours puissants de femmes enfermées malgré elles se sont croisés dans mon esprit : l’un rédigé dans les années 70, l’autre écrit en 2017 dans le contexte MeToo. Malgré les années qui les séparent, ces deux oeuvres se rencontrent dans leurs sujets et leurs points de vue. Quand j’ai lu Una Donna sola, j’ai ressenti une extrême proximité personnelle et la nécessité de dire cette histoire, même si l’époque n’était pas encore à la prise en considération de ces violences. Dix ans plus tard, j’ai compris en lisant MONICA, que ces textes de femmes seules se répètent au fur et à mesure du temps : ils sont systémiques.
C’est avec beaucoup de fantaisie et de monstruosité que nous avons imaginé cette mise en lecture, en puisant dans les univers de Copí, Chicago chorégraphié par Bob Fosse, et bien d’autres films et séries de la culture des années 90-2000, mais aussi dans les archives de l’époque pour retranscrire cette histoire au plateau avec le plus de générosité possible, vingt-six ans après les faits.
Qu’aurait-on pensé de Monica Lewinsky si l’affaire avait éclaté en 2024, dans le contexte post MeToo et la reconsidération des combats féministes, la prise de conscience de nos systèmes misogynes et patriarcaux ? Quelle écoute lui aurait-on accordée ?
Nous l’espérons plus alerte, attentive, safe.