7 jours

MONTER-DESCENDRE-MONTER-DESCENDRE-MONTER-DESCENDRE-MONTER-DESCENDRE

Adèle, jeune femme originaire du Nord, se lance dans un défi étonnant : monter tous les jours pendant un mois le terril de Loos-en-Goelle, une montagne de charbon perdue au milieu du Nord. Et si elle l’escaladait tous les jours, dans tous les sens, à toutes les heures de la journée ? Que signifie cette nouvelle résolution et jusqu’où va-t-elle la mener? Avec l’espoir de sortir de son quotidien et de vivre une expérience inédite, Adèle recommence cette ascension chaque jour. Au cours de son aventure, elle se laisse surprendre par le souvenir de son père disparu 3 ans plus tôt et des émotions qu’elle avait enfouies…
LE PAYSAGE OU LA MATIÈRE DU SOUVENIR

7 jours prend place dans le bassin minier du Nord de la France. Montagnes de charbons visibles depuis le fond du jardin, maisons ouvrières faites de briques rouges et bruine matinale dressent le décor de ce récit. L’expérience du paysage est pour Adèle l’amorce d’une réflexion intime et intérieure sur la mort de son père : monter – descendre – monter – descendre n’a de sens que si le chemin est vécu pleinement, à la fois de manière physique et sensible. L’espace de jeu nous a donc semblé devoir permettre de vivre à nouveau ces ascensions. Les terrils prennent naturellement leur place sur scène. Tels deux colosses de charbon, à la fois ancrés dans le sol et pointés vers le ciel, ils représentent la matière organique, le corps du défunt, la réalité brutale. Composés d’une structure en échafaudage permettant aux comédiens de jouer à plusieurs mètres de haut et recouverts de voilages opaques, les terrils disposent à leur pied d’une couche de charbon répandue sur l’ensemble du plateau afin de créer un espace de jeu ample et imposant.
Face à cette masse concrète et obscure, comment représenter l’immatérialité du deuil ? La scénographie rejoue l’ambivalence entre la disparition du corps, le rapport à la terre à travers la matérialité du terril et l’expérience du vide et des souvenirs par un voile évanescent sur l’ensemble du plateau. Ce voile noir translucide est fixé aux perches en hauteur, il est le voile du deuil qui s’est déposé sur le moindre objet du quotidien. Au fur et à mesure du spectacle, il évolue, il se soulève, il devient nuage et prend de la hauteur. Parfois il semble disparaître pour finalement se reposer sur la cime du terril. Il navigue au-dessus d’Adèle et suit son parcours du deuil. Au-delà de la recherche formelle entre le plein et le vide, le passé et le présent, le pragmatisme et l’immatérialité de la mort, la mise en scène s’attache également à rendre vie au père en lui offrant un espace particulier, un espace du “je”. A l’avant du plateau un fauteuil est présent, recouvert de cigarettes écrasées et de tasses de café froid empilées. Tel une ruine du passé, un objet du souvenir, il gît devant les spectateurs et représente l’autel des ancêtres : le père, le grandpère, tous les autres.

ADELE BAZAR AU NTA
7 JOURS AU NTA

13 14 15 Déc 

Écriture, conception et mise en scène : Adèle Choubard

Jeu, musique et chant:
Adèle Choubard, Noham Selcer, Maxime Crescini

Scénographie: Clara Aura
Création lumière: Corentin Favreau
Costumes et décors: Sarah Barbier
Accompagnement: Petit Bassin – Julie Destombes 
Communication: Kim Jahnke
Crédit Photo Saison: © Simon Cauwelier
Bureau ADÈLE BAZAR: Maxime Gueudet & Juliette Aurenche