SNORKEL

Snorkel - anglicisme qui désigne une randonnée subaquatique pratiquée en surface avec palmes, masque de plongée et tuba.

SNORKEL est une pièce où se jouent les destins de personnages enfermés entre l’infini des étoiles et les abysses du fond d’un lac.
SNORKEL est une constellation de récits drôles et acides.
Le public se retrouve avec les personnages sur la rive d’un lac de haute montagne. L’association de ces récits drôles et acides lui offre la vision d’êtres qui pataugent, qui dérivent tendrement, en chaos, vers la catastrophe. SNORKEL c’est le drame de ne pas saisir la beauté d’une étoile filante. C’est l’impossibilité d’annoncer la mort d’une mère à sa soeur sortant d’une cure de désintox. C’est savoir que s’entassent des tonnes de déchets en un 7ème continent. C’est partager la dernière nuit d’un astronaute qui s’en va coloniser Mars. C’est la pensée d’une rencontre entre une bouteille de Destop et un applicateur de tampon sur les rives d’un lac. Ce sont des comportements addictifs et pollueurs qui remontent à la surface. C’est la joie d’une langue pleine d’humour qui prend corps dans un univers insolite fait de déchets et de vide.
Visuel-Snorkel
Genèse
Je rencontre Snorkel durant un comité de lecture, organisé par Thibault Fayner, à l’Université de Poitiers.

 

Depuis ma fenêtre, je regarde le soleil se coucher sur la campagne. Quelques jours avant, elle était embrumée de la fumée des feux de forêt de Gironde, à 200 km d’ici. La terre sera-t-elle plus fertile se demande-t-on. Le crépuscule est magnifique. Les six immenses éoliennes s’activent avec douceur au loin. Un couple de retraités s’occupe de leur jardin, en l’arrosant aux heures de restriction réglementaires. Il a fait 36 degrés aujourd’hui.
Voilà à quoi ressemble le XXIème siècle.

 

Dès les premières phrases, je ris de ces personnages qui traînent leurs angoisses personnelles, en regardant le destin de l’humanité nous échapper. Il se dégage une grande évidence de l’écriture rhizomatique d’Albert Boronat. Il conjugue vide spirituel et grands discours philosophiques. Il constate avec acidité notre incapacité à gérer nos déchets. C’est le complexe de notre époque, de notre génération : vouloir être de cette société qui piétine la nature.

 

Ce qui m’intéresse c’est de rire, sans lâcheté, de nos comportements. C’est d’être touché par l’impossible guérison d’une addiction pendant que s’accumule 80 000 tonnes de plastique dans le Pacifique. C’est de savoir que l’humain n’a jamais autant joui, ne s’est jamais offert un pareil catalogue de plaisir. C’est sentir qu’il n’arrive pas à y renoncer. Que cela le travaille.

 

Quand je relève la tête, la nuit est pleine, sans Lune.
Se mêlant aux étoiles, les six clignotements rouges des éoliennes ne parviennent pas à se coordonner.
Une grande clarté s’installe.
La Compagnie Fracas Lunaire a été créé par Anthony Devaux et Julien Toinard.
Tous deux nés en 1993, il se sont rencontrés au lycée, en option-théâtre.
L’un a été formé à l’école Nationale de Cannes-Marseille (ERACM), l’autre au Conservatoire à rayonnement régional de Besançon.
Leurs parcours respectifs les ont menés à créer, en 2022, leur propre structure afin d’affiner et d’explorer les outils artistiques glanés en chemin.
C’est ainsi que leurs pratiques s’appuient sur une matière : les textes contemporains. Et sur un principe dynamique : la mécanique physique de l’acteur.
Ils questionnent le conformisme à travers des formes insolites. Ils sondent au plateau les rapports de pouvoir systémiques qui articulent les relations humaines et les sociétés. Le théâtre est pour eux un vecteur privilégié pour remettre en question les identités figées, catégorisées par un je unique. Une émancipation qui passe par l’affirmation de la pluralité de l’individu.
Créé en 2022, le premier projet de la compagnie, Le Monde et son Contraire, est un seul en scène pluri-disciplinaire qui tourne autour de la figure de Franz Kafka. Écrit par Leslie Kaplan et mis en scène par Anthony Devaux, le spectacle s’articule autour des thématiques kafkaïennes. Entre rêve et réalité, une trame absurde se déploie qui tente de cerner certains aspects de notre société.
Snorkel est le deuxième projet de la Compagnie Fracas Lunaire.
Du 03 au 5 décembre 2025 à 19h
Compagnie Fracas Lunaire
Texte d’Albert Boronat, traduit de l’espagnol par de Marion Cousin, Actualités Editions
Le texte a reçu le prix d’Aide à la création 2019 d’Artcena.
Mise-en-scène: Julien Toinard
Avec
Suzy Cotet, Anthony Devaux et Laïs Godefroy

 

Collaboration artistique: Anthony Devaux
Scénographie : Anthony Devaux, Loana Maunier, Julien Toinard
Création Lumière : Titiane Barthel
Création Sonore: Maxime Plisson