Bâtards

C’est l’histoire d’un spectacle raté à cause d’une rupture

Louise et Julien invitent les spectateur.ice.s à assister à leur séparation, comme ils les inviteraient à leur mariage. Louise devait écrire une fiction inspirée de leur histoire d’amour : la rencontre poétique et charnelle de deux randonneur.euse.s sur le chemin de Compostelle, ils n’ont pas pu finir, par contre, entre eux, c’est fini. On entre alors dans l’histoire des répétitions de ce spectacle avorté, dans l’histoire de leur rupture. L’écriture est en crise : crise du couple, crise politique, crise de croyance en la possibilité même d’écrire encore une belle fiction sur la rencontre d’un homme et d’une femme dans une société patriarcale. Pendant les répétitions Louise rencontre Ariel, une jeune femme qui vit dans le foyer de jeune travailleurs où ils répètent. La rencontre amoureuse entre ces deux femmes ouvre la possibilité à une autre histoire de s’écrire, à la fable d’exister, au mythe de se construire. De leur rencontre naîtra un enfant, un.e adolescent.e né.é de deux femmes, au-delà du genre, un.e enfant aussi fantastique qu’une licorne, qui porte la possibilité d’un nouveau monde, lavé des pleurs des anciennes générations
Bâtards est une pièce qui déploie un univers hybride, entre performance poétique, pathétisme à paillette, et cri féministe. Une écriture qui essaie de répondre aux enjeux de la fiction dans une société en crise et qui tente comme elle peut de nous refaire croire aux licornes. Bâtards essai de remettre en question la représentation romantique des histoires d’amour hétéro, quand nous vivons dans une société qui n’apprend pas aux hommes et aux femmes à bien s’aimer. C’est un spectacle avec un rêve féministe. Écrire aujourd’hui, et écrire d’un point de vue féminin, c’est créer un autre monde dans lequel nous voulons vivre demain. Avec l’idée qu’un monde doit finir pour qu’un autre puisse naître. Un féminisme comme programme de renversement ayant pour ambition de transformer la société globalement, et qui se permet même de fantasmer un monde sans hommes, où les femmes auraient la capacité de se reproduire entre elles, comme les abeilles. Bâtards émet par exemple l’hypothèse, pensée par certains philosophes aujourd’hui comme Paul B. Preciado, que la révolution du genre pourrait bien être un des rouages d’une grande révolution politique.
BA^TARDS DOSSIER theatre 13 - copie 3

22 23 24 novembre

Écriture et mise en scène Louise Dupuis

Avec
Lucile Oza, Lise Lomi, Louise Dupuis, Thomas Gourdy, Julien Storini


Création lumière Victor Inisan
Création musicale Julien Storini
Aide à la dramaturgie Maxime Lévèque et Louise Roch

Remerciements
David Bichindaritz, Ronan Cahoreau-Gallier, Marie Bunel, Vincent Winterhalter, Pauline Tricot, Hayet Darwich, Nathalie Bensard, Tom Politano, Léa Girardet.

Bande annonce Bâtards